Plus un ménage est riche, plus son empreinte climatique est lourde

18. Juin 2024 | contribution externe, cohérence des politiques, ressources

Nouvelle étude de Caritas Suisse et de la ZHAW sur les différences sociales en matière d’émissions de gaz à effet de serre

 

En Suisse, la quantité d’émissions de gaz à effet de serre par ménage, calculées en équivalents CO2, est proportionnelle au revenu. Le décile de population le plus aisé en provoque presque quatre fois plus que le décile le plus pauvre. C’est ce qui ressort d’une étude menée par Caritas Suisse et la Haute école zurichoise des sciences appliquées (ZHAW). On y trouve aussi des pistes importantes sur les moyens de rendre la politique climatique suisse plus sociale.

En Suisse, les émissions par habitant sont beaucoup plus élevées dans les ménages du segment de revenu supérieur, car, dans l’ensemble, ces derniers consomment davantage que les autres. En moyenne, le décile de population résidente le plus aisé produit ainsi 18,7 tonnes d’équivalents CO2 par an. Soit près de quatre fois plus que le décile le plus pauvre. Les plus grands ménages, tels que les familles, occasionnent moins d’émissions par personne que les plus petits, les jeunes davantage que les personnes âgées.

L’étude révèle en outre que les émissions dues au trafic augmentent fortement avec le revenu, bien plus que celles liées à l’habitat.

 

« Ceux qui ont plus d’argent prennent nettement plus souvent l’avion et le volant. » Aline Masé

Les différences sont nettement moins fortes pour ce qui est du chauffage, car il y a des limites à l’expansion de la surface habitable et au relèvement de la température des pièces, sans compter que les personnes aisées ont davantage tendance à vivre dans des logements plus récents et mieux isolés.

Ces résultats permettent de tirer des conclusions importantes sur la manière de concevoir une politique climatique socialement équitable. Ce qui n’est de loin pas le cas à l’heure actuelle: car si le renchérissement touche surtout le chauffage, comme c’est le cas jusqu’à présent, le surcoût pour les ménages les plus pauvres est plus important que si c’est le prix de l’essence et du diesel qui augmente.

 

«Du point de vue de la politique climatique et sociale, une taxe d’incitation sur l’essence et le diesel serait juste, et socialement plus acceptable que la taxe d’incitation existant sur le chauffage.» Aline Masé

 

Car il faut redistribuer de façon équitable la plus grosse part possible des taxes à la population, par analogie à la réglementation actuellement en vigueur pour la taxe sur les combustibles fossiles.

Pour plus d’informations: Caritas.ch

Photo: (c) Stefan Gribi

Portrait Aline Masé
Aline Masé

Responsable du Service Politique sociale, Caritas Suisse

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